Jacques Lazarus - capitaine Jacquel 1916-2014
Jacques Lazarus est né le 2 septembre 1916 à Payerne en Suisse.
Sa famille originaire d’Alsace avait quitté cette province après son annexion par l’Allemagne en 1870.
Devançant la conscription il s’engage dans l’armée française en 1934 et y reste jusqu’à son expulsion parce que Juif en 1941.
Début 1943 il décide d’entrer dans la résistance et rejoint l’AJ - Armée juive.
Il est le seul militaire de carrière au sein de l’organisation et prend en charge l’instruction militaire des recrues.
Il s’illustre notamment, en mars 1934, par la récupération d’un parachutage d’armes dans le maquis du Tarn qui lui vaudra La Croix de guerre.
Le 17 juillet 1944, en compagnie du rabbin René Kapel, il tombe dans un guet-apens tendu par un agent double du contre-espionnage allemand.
Emprisonné à Fresnes puis à Drancy il est déporté le 17 août 1944 par le dernier convoi. Avec d’autres résistants et camarades il s’évade en sautant du train alors que celui-ci se trouvait à proximité du village de Morcourt dans l’Aisne.
A la fin de la guerre il crée avec d’autres anciens de la Résistance juive le Service Central des déportés israélites qui se charge de l’assistance au retour des déportés et leur réintégration dans la vie civile.
En 1946 il choisit de continuer son engagement au service de la Communauté juive et accepte la mission de créer en Afrique du Nord le réseau des écoles d’apprentissage de l’ORT Organisation Reconstruction Travail.
Il est également chargé de recruter les futurs matelots de la marine palestinienne juive, embryon de la marine israélienne.
Installé à Alger, il entre, en épousant sa fille, dans la famille de Aizer Cherki, membre influent de la communauté.
Là, il poursuit son engagement en rejoignant le Comité Juif Algérien d’Études Sociales et en créant le journal Information juive dont le premier numéro paraît en octobre 1948.
En 1949, Le Congrès Juif Mondial décide de lui confier la direction du bureau d’Afrique du Nord ce qui l’amène à visiter régulièrement les différentes communautés des trois pays et il rapporte de ces visites des comptes-rendus qui sont conservés aux Archives sionistes à Jérusalem.
Au cours de la guerre d’Algérie (1954-1962) il défend, par ses déclarations courageuses, le maintien de la communauté juive au sein de la République française et répond de manière ferme aux appels du FLN.
Après le rapatriement en métropole, en juillet 1962, il joue un rôle éminent au sein de la communauté, du Congrès Juif Mondial et reprend la publication d’Information Juive.
Durant toute sa vie il a été animé par des valeurs de courage et d’intégrité, de travail et de persévérance.
Tout en étant resté profondément français, son attachement à l’Etat d'Israël était indéfectible.
Ce sont ces valeurs qu’il a transmises à ses enfants et petits-enfants.
Il meurt dans son appartement parisien le 7 janvier 2014- 6 Chevat.
Son action demeure au travers de ses témoignages, dans des vidéos dont notamment le colloque https://akadem.org/sommaire/
Article co-écrit et diffusé avec l'autorisation de Raphaël Sitbon (petit fils de Jacques Lazarus), Eva (la fille de Jacques Lazarus) et Guylain (gendre de Jacques Lazarus)