Lunel, la petite Jérusalem médiévale

Lunel, la petite Jérusalem médiévale

1159

Histoire des juifs à Lunel

La plus ancienne preuve historique sur la communauté de Lunel est enregistrée par Benjamin de Tudela en 1159.

Lunel a été un important centre philosophique juif au Moyen Âge.

Elle a été surnommée "la petite Jérusalem médiévale".

Selon la tradition locale, la ville a été fondée par les habitants de Jéricho qui sont arrivé là-bas après la conquête de leur ville natale.

La légende veut qu'elle ait été fondée en 68 par un groupe de juifs originaires de Jéricho.

On situe le quartier juif à la périphérie de l'actuel hôtel de Bernis, près des anciens remparts, mais il ne reste presque aucune trace attestée de la présence juive dans la ville.

Les brochures touristiques affirment également que cette communauté était remarquable pour ses études médicales et que ses médecins ont réalisé la première opération chirurgicale en Europe.

Les vestiges voisins de la synagogue semblent avoir une plus grande richesse historique.

La communauté avait probablement été fondée quelque temps auparavant, car il comptait alors au moins 300 personnes (ou peut-être 300 familles).

Peu d'informations sur la communauté juive apparaissent dans des sources non juives.

Vers la fin du 12ème siècle, un Juif de Lunel, David Ha-Kohen, fils de Salomon, a accordé un prêt à Agnète, épouse de Guilhem VIII, seigneur de Montpellier.

D'autre part, en 1293, le seigneur de Lunel a vendu une partie des revenus de sa baronnie à un Juif de Montpellier nommé Thauros.

L'existence d'un cimetière est attestée dans des documents datant de la fin du 13ème siècle.

À la veille de l'expulsion en 1306, six Juifs de Lunel furent arrêté et emprisonné au Châtelet de Paris.

La communauté doit avoir été reconstituée après le retour des juifs en France en 1315.

Le 22 août 1319, le roi Philippe V le long ordonna des poursuites contre les Juifs de Lunel qui, pendant Carême, aurait soi-disant insulté la croix.

Une quantité considérable d'érudits juif de Lunel est connue.

Benjamin de Tudelle les a loués pour leur érudition, leur piété et leur générosité, non seulement envers les étudiants qui sont venus étudier à la Yeshiva, mais aussi pour tous les Juifs en détresse.

Meshullam ben Jacob était Rosh Yeshiva et une autorité halakhique bien connue.

De ses cinq fils, le plus connu était Jacob, un commentateur.

Aaron ben Meshullam de Lunel, défenseur passionné de la philosophie de Maïmonide et Asher ben Meshullam ha-Kohen de Lunel, un mystique et un brillant talmudiste.

Meshullam ben Jacob beau-fils de Moïse ben Juda de Béziers, habitait Lunel à l’époque de la visite de Benjamin de Tudelle, de même que Judah ben Saul ibn Tibbon, qui s’y est installé après la persécution l’a forcé à quitter Grenade.

De nombreux érudits, tels que Zerahiah ben Isaac ha-Levi Gerondi et Abraham ben David de Posquières, sont resté à Lunel pour des périodes variables.

D'autres plus intimement connecté avec la ville incluant Abraham ben Nathan ha-Yar?i (seconde moitié du 12ème siècle), le talmudiste Jonathan ben David Ha-Kohen de Lunel et Manoah commentateur du Mishneh Torah de Maïmonide.

Ou encore Abba Mari ben Moïse aussi connu sous le nom de Astruc de Lunel, une autorité halakhique et vigoureuse adversaire de la science et de la philosophie.

Ses principaux partisans étaient Isaac ben Avigdor, Simeon ben Joseph de Lunel et Meir ben Isaïe et son adversaire le plus fidèle était Salomon ben Isaac de Lunel, dit Nasi, qui vivait à Montpellier.

Meshullam ben Machir, également connu sous le nom de Don Bonet Crescas de Lunel (d. 1306), était le dernier savant connu pour avoir été un natif de la ville.

Au cours du quatorzième et quinzième siècle cependant, il y avait plusieurs érudits qui portaient le nom de «Lunel» ou «Ha-Yar?i», en particulier en Provence.

Le nom a été retrouvé plus tard parmi les familles du Comtat Venaissin et l'auteur Armand Lunel appartenait à l'un d'entre eux.

Pendant l'Occupation, en dépit des restrictions subies par la population, des juifs et des gitans seront cachés à Lunel dont Manitas de Plata.

Les juifs de Montpellier et de Lunel qui furent arrêtés et déportés à Auschwitz étaient, à leur arrivée, contraints à une marche forcée, dépouillés, puis gazés et incinérés à la Ferme rouge (Bunker I)

 

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