Christophe Colomb un juif caché ?
Pour bien comprendre l’histoire, faut remettre les évènements dans leur contexte.
Précisément en 1391, on dénombre, environ cinq cent mille Juifs en Terre Espagnole, présents depuis 15 siècles. Il s’agit d’une très importante communauté.
En France, on voit apparaître des rues de la "juiverie" pour rappeler les quartiers où les juifs étaient confinés.
En 1394, les juifs de France sont expulsés, pour la septième fois. Et c’est expulsion est appelée « expulsion définitive ».
En 1413, à Grenoble, les hommes devaient porter comme insigne un morceau rond de tissu panaché, placé sur le vêtement extérieur au niveau de la poitrine, et les femmes devaient mettre un signe distinctif dans leur coiffe.
Il était interdit aux hommes ou aux femmes de se présenter en public ou de garder leurs portes et fenêtres ouvertes le dimanche de la Passion ou pendant la semaine sainte.
En 1475, en Italie, c’est l’Affaire Simon de Trente
C’est une tristement célèbre accusation de meurtre rituel, 15 juifs sont condamnés à mort et brûlés vifs.
Puis, le 01 novembre 1478, c’est le commencement de l’inquisition espagnole.
L’Inquisition ne commence pas en 1492 ?
Elle commence 14 ans plus tôt, l’inquisition est née de la bulle du pape Sixte IV, qui veut mener une répression efficace des juifs convertis au catholicisme et qui continuaient à judaïser, c’est-à-dire à pratiquer le judaïsme en secret.
Qu’est une bulle ?
Pour simplifier, une bulle papale est un décret émis par le pape.
En 1481, ce sont les premiers autodafés à Séville, puis, en 1482, les Juifs sont expulsés d'Andalousie. Puis l’inquisition arrive en Catalogne.
Jusqu'en 1492, environ 600 Conversos, c’est à dire les juifs convertis à la religion chrétienne, et y ont été condamnés.
Et ailleurs en Europe, les discriminations anti-juives continuent ?
Très fortement.
En 1490 en Suisse, les juifs vivent dans des Cancels, un quartier juif.
En 1491, en Bretagne les juifs sont expulsés.
Puis le 31 mars 1492, c’est l’expulsion des Juifs d'Espagne.
C’est ce qui déclenchera un évènement très important puisque cela va déclencher la 1ère vague de juifs vers la Palestine.
Sur le demi-million de Juifs présents en Espagne en 1492, la moitié se convertit et l’autre moitié prit la fuite.
C’est dans ce contexte qu’apparaît Christophe Colomb.
Qu’est-ce qui me fait croire que Colomb était juif ?
Christophe Colomb était un personnage mystérieux, personne ne sait avec certitudes et ne saura sans doute jamais la réelle origine de Christophe Colomb.
Cela dit, il y a plus de preuves démontrant que Christophe Colomb était d’origine Juive que de preuves du contraire.
Si on cherche sur internet, les différentes théories des origines de Christophe Colomb, c’est l’origine juive la plus argumentée. Et c’est surtout la seule théorie d’appartenance à une religion, puisque les autres sont des spéculations sur son origine géographique.
Les historiens se sont surtout intéressés à sa ville de naissance, sa judaïté ne fait pas tellement débat c’est surtout sur sa ville de naissance que plusieurs villes se revendiquent.
Mais la ville de Gênes en Italie, serait la plus plausible.
Souviens-toi je t’ai dit que cinq cent mille Juifs vivaient en Terre Espagnole depuis 15 siècles, mais c’est en 1391, que des émeutes ont éclaté dans toute l’Espagne et que plusieurs dizaines de milliers juifs se firent massacrer.
Dans cette Espagne reconquise aux Maures, Isabelle la catholique et Ferdinand de Castille imposent, tout de suite après la Reconquista, le choix aux juifs, entre la conversion ou l’exil pour finalement, le 31 Mars 1492, éditer le tristement célèbre Décret de l’Alhambra, censé empêcher une re-judaïsation des « nouveaux chrétiens » et mettre un terme définitif à la présence Juive.
Les termes de ce décret laissaient encore 4 mois aux Juifs pour choisir entre la conversion au christianisme ou l’exil.
On voit bien que le départ de Christophe Colomb coïncide étrangement à une période très agitée pour les juifs.
Entre expulsions, autodafé ou accusation de meurtre rituel et toujours sur un fond d’accusation de déicide, les juifs traversent une époque très difficile.
Que sait-on sur ses origines ?
Il est vraisemblable que Christophe Colomb soit né à Gènes en Italie et que tout porterait à croire qu’il descendrait de Marranes de Galice convertit en 1391.
Pour rappel, ce qu’est un marrane ?
Un marrane est un Juif d'Espagne ou du Portugal converti au christianisme par contrainte pour sauver sa vie et celle de sa famille mais qui est resté fidèle à la religion juive en la pratiquant en secret, on peut aussi appeler « judaïsant », ou encore « Converso »
Est-ce que certains historiens se sont penchés sur la judaïté de Christophe Colomb ?
Ce qui est sûr, Christophe Colomb fréquenta les communautés juives locales et il semblerait qu’il fut très féru et plutôt connaisseur des textes de la Thora et de la Kabbale.
Ce qui pour l’époque, n’est pas commun, surtout si on n’est pas soi-même juif, quand on sait le sort qu’ils leur aient réservés, on est en droit de se demander pourquoi s’intéresser à une culture autre que la sienne surtout si l’on sait qu’elle est interdite.
C’est aussi à travers les ouvrages de certains cartographes Juifs renommés, qu’il acquit ses connaissances géographiques, dont le célèbre Abraham Zacuto son ancêtre du côté maternel.
Selon des historiens, Christophe Colomb s'appelait en fait, Cristobal Colon et était le fils de Susanna Fontanarossa et de Domingo Colon de Pontevedra, un nom reconnu comme Juif et qui n’était pas des plus faciles à porter face à l’inquisition.
En Espagne, ce nom n’est porté que par des juifs, certains sont même déférés devant l’Inquisition parce qu’ils portent précisément ce même nom.
L'historien Salvador de Madariaga en 1952, a écrit, « Christophe Colomb aurait des origines juives ibériques d’une famille juive de Galice ayant trouvé refuge à Gênes et aurait été un Converso »
Cette hypothèse s'appuie notamment sur des lettres personnelles, manuscrites en Ladino ou judéo-espagnol écrites par Christophe Colomb.
Qu’est-ce que le Ladino ?
C’est une langue judéo-romane dérivée du vieux castillan et de l'hébreu
Elle est encore parlée aujourd'hui par un certain nombre de Juifs séfarades descendants des Juifs expulsés d'Espagne en 1492 par le décret de l'Alhambra.
Là aussi, on est en droit de se demander pourquoi Christophe Colomb parlait-il le Ladino cette langue judéo-espagnol en pleine période d’inquisition s’il n’était pas lui-même juif ?
Pourquoi Christophe Colomb fait-il ce voyage extraordinaire ?
D’après le plus célèbre chasseur de nazi, Simon Wiesenthal, Christophe Colomb avait en fait un but caché. Il développa cette idée dans son livre, Sails of Hope (Les voiles de l’espoir).
Il suggère que le motif réel du voyage de Christophe Colomb était de trouver un havre de paix pour les Juifs d’Espagne persécutés.
Mais aussi, des historiens espagnols comme José Erugo, Otéro Sanchez et Nicholas Dias Pérez en sont arrivés à la même conclusion que Christophe Colomb était, en réalité, un Juif secret dont le voyage aux Indes poursuivait un tout autre objectif que celui affiché.
Selon l'historien Salvador de Madariaga, le but secret de la conquête des Amériques était d’amasser des richesses pour reconstruire le Temple de Salomon à Jérusalem.
Mais alors comment financer une telle expédition ?
Evidemment, il fallait convaincre et avoir l’accord des rois catholiques.
Lorsque Christophe Colomb, proposa à la reine Isabelle la catholique et au roi Ferdinand de Castille de financer une expédition maritime pour découvrir une nouvelle route des Indes, ils refusent catégoriquement.
Manque de moyens ou par désintérêt pour ce voyage ?
Sans doute aussi par manque d’intérêt.
C’est la promesse d’importantes découvertes et de richesses, et le financement par le marrane Luis de Santangel qui les fit changer d’avis.
En effet, deux « Conversos », le Trésorier et ministre des Finances marrane Luis de Santangel et le Trésorier Royal Gabriel Sanchez ainsi que l’illustre rabbin Don Isaac Abravanel, qui financèrent de leurs propres deniers le célèbre voyage.
D’ailleurs, une célèbre synagogue à Paris, la synagogue qu’on appelle communément « la roquette » dans le 11ème, s’appelle en fait la synagogue d’Abravanel.
Et bientôt d’autres riches marranes, se joindront à eux.
Si ce n’est pour chercher un refuge aux juifs, pourquoi des marranes financeraient-ils un tel projet ?
Et voilà que l’hypothèse de Simon Wiesenthal et des historiens devient tout à fait légitime.
Spirituellement qu’est-ce qu’on sait de Christophe Colomb était-il croyant ?
On a vu plus haut, que Christophe Colomb, connaissait les textes de la Torah et des textes de la Kabbale mais aussi il a écrit que la Terre n’était pas ronde mais en forme de poire avec, sur un côté, un mamelon en forme de sein de femme.
La pointe de ce sein située dans la zone équatoriale était la partie du globe la plus proche du ciel et Christophe Colomb pensait que là devrait se trouver le Paradis décrit dans la Genèse.
Il aurait choisi sa route en fonction de certains écrits bibliques, en particulier le livre d’Isaïe, citant à plusieurs reprises deux versets de ce livre.
Christophe Colomb pensait sincèrement qu’il était missionné par D-ieu pour accomplir de grands exploits.
Il invoque Abraham, Moïse, Isaac, Sarah, Isaïe ; après sa réussite, il se compare à David.
Il a écrit un Livre de Prophéties qui, malheureusement, ne nous est pas parvenu, qui traitait du problème de la restauration d’Israël, soit en Palestine, soit dans les Indes Occidentales.
Est-ce qu’il utilisait dans ses écrits des mots ou des phrases de la Torah ?
Oui, de par son éducation, il employait des mots et des phrases de la Thora, et ce qui a justement éveillé la curiosité de plusieurs historiens.
Par exemple, lorsqu’il évoquait le premier et le deuxième Temple de Jérusalem, il employait le mot «maison».
Il était également capable de citer de longs textes de la Thora et des prières juives, ce qui est extrêmement rare et étonnant pour l’époque.
Aussi, dans une lettre qu’il adresse aux rois catholiques lors de son premier voyage, il fait référence de manière soutenue à l’expulsion des Juifs d’Espagne, sujet qui n’avait rien à voir officiellement avec l’objet de cette lettre.
Il se référait aussi au roi David, le symbole de la souveraineté Juive, en affirmant que le D-ieu de David était aussi le sien.
S’adressant aux souverains espagnols, il a écrit :
« Ayant expulsé les Juifs, vous m’avez envoyé dans l’Inde et vous m’avez fait grand amiral. Ayant abaissé ma race, vous m’avez élevé ».
C’est vraiment une manière de revendiquer sa judaïté.
Est-ce qu’on sait comment il signait ses lettres ?
Sa signature fait couler beaucoup d’encre et soulève bien des débats chez les historiens.
Il avait sa signature pour les courriers et on en découvrit une autre pour son testament.
Pour les courriers, elle se décompose en deux parties bien distinctes :
La signature, dans le bas : christoferens ; un pantacle le surmonte et protège le nom, avec 7 lettres « magiques » et 6 points qui rappellent les 6 pointes du sceau de Salomon.
Cette magie avait donc pour but, dans son esprit si on la lit de droite à gauche, comme l’hébreu :
"De placer sous la protection pour conjurer les tempêtes et découvrir une Terre vers le pays où le soleil se couche. Que Yahvé, le Seigneur, fasse Maître du monde le soussigné Christophe Colomb."
L’historien Salvador de Madariaga fait remarquer également la forme triangulaire de la signature et pense à la Kabbale.
Il ajoute que l’arrangement des S pointés fait apparaître, à juste titre, le bouclier de David.
Sa signature, incontestablement a un caractère magique et talismanique.
Il s’agit effectivement d’un pentacle, juif et kabbaliste.
Quand Christophe Colomb écrivait une lettre privée à son fils Diégo, en haut il inscrivait les initiales Bet et Hei correspondant à la prière Juive Béezrat Hachem, avec l’aide de D-ieu, expression typiquement Juive.
Ce qui est perturbant quand même, c’est que la lettre que Christophe Colomb a adressé au roi et à la reine fut la seule et unique de ses treize lettres à ne pas contenir ce symbole.
A-t-on découvert d’autres éléments laissant à penser que Christophe Colomb était juif ?
En effet, selon le Dr Gerhard Falk, auteur de Man’s Ascent to Reason (L’ascension humaine vers la raison), il aurait amené un interprète hébraïque avec lui, dans l’espoir de retrouver les dix tribus perdues.
Cet interprète parlant Hébreu s’appelle Luis de Torres.
Aussi, la linguiste Estelle Irizarry affirme après avoir analysé la langue de centaines de lettres similaires à celles écrites par Christophe Colomb qu’il s’agissait bien de l’espagnol castillan ou ladino le dialecte judéo-espagnol dont on a parlé.
On sait que Colomb est parti en 1492.
A-t-on des informations particulières sur la date du voyage ?
Le jour du départ de Colomb est aussi d’une importance notoire concernant son identité juive.
Le départ des caravelles était fixé au 31 juillet 1492, le même jour que la date limite fixée par le décret de l’Alhambra qui obligeait les Juifs à quitter l’Espagne.
Or, cette date fut repoussée de plusieurs jours par Christophe Colomb, car ce jour correspondait au 9 Av, jour le plus triste du calendrier juif puisqu’il coïncide avec la destruction des deux Temples qui est devenu depuis, jour de deuil et de jeûne commémorant ce triste souvenir de la destruction des Temples de Jérusalem.
Il entama donc, son odyssée le 03 août, le 11 Av, soit deux jours après.
Et le 12 octobre 1492, Christophe Colomb atteint le Nouveau Monde et découvre l’Amérique.
Lors de son second voyage en Amérique, Colomb découvrit la Jamaïque.
Il obtint le titre de vice-roi de l’île et réussit à convaincre les souverains Espagnols d’autoriser des marranes à y émigrer.
Qu’est-ce qu’on sait sur la fin de sa vie ?
Dans son testament, il ordonna qu’un dixième de son patrimoine soit donné en charité destiné à la dot des jeunes filles nécessiteuses, vieille coutume juive.
Il demanda aussi à ce qu’on transmette de l’argent à un certain juif qui vivait dans le quartier juif de Lisbonne.
Et là j’en viens à la deuxième signature de Christophe Colomb, dont je parlais tout à l’heure, celle de son testament qui contenait un détail particulièrement révélateur.
Son testament contenait une espèce de signature secrète, comme la signature de ces lettres, mais celle-ci était en forme triangulaire composée de points et de lettres qui ressemble à des inscriptions, les mêmes inscriptions découvertes sur des pierres tombales de cimetières juifs en Espagne de l’époque.
En la traduisant, on s’est aperçu que cette signature secrète renfermait une prière censée remplacer le kaddish, la prière mortuaire juive, dont la récitation était évidemment interdite en Espagne.
Avant sa mort, il demanda à ses enfants et à sa belle-fille Maria de Toledo veuve de son fils Diego de protéger les marranes et d’empêcher l’inquisition de s’installer à la Jamaïque.
Après la découverte du Nouveau Monde, l'Espagne introduisit l'Inquisition dans ses nouvelles colonies et la procéda contre les Maranes et les Juifs qui y avaient cherché refuge sauf la Jamaïque.
Selon l’écrivain Oscar Serrano, l’église catholique a refusé de canoniser Christophe Colomb quand elle apprit qu’il était judaïsant.
Voilà pourquoi je suis convaincu de la judaïté de Christophe Colomb ou devrai-je plutôt dire de Cristobal Colon de Pontevedra.
Jérôme Attal